> Jean-Louis Gazeau : "On a fait couler le sang nîmois !"
20/05/2009
Le mercredi midi, c'est généralement le moment de la conférence de presse hebdomadaire de Jean-Michel Cavalli, où la presse et le technicien nîmois reviennent ensemble sur le match du week-end, et celui à venir. Une fois n'est pas coutume, c'est en compagnie du président de la S.A.S.P., M. Jean-Louis Gazeau, et du manager général M. Philippe Goursat que l'entraîneur nîmois est venu, et le sujet de conversation était plus inhabituel.
Les dirigeants nîmois ont souhaité, une fois pour toutes, commenter et revenir sur les décisions de la Commission de Discipline concernant la rencontre STADE DE REIMS / NÎMES OLYMPIQUE, rendues tard dans la soirée d'hier, et qui ne les ont certainement pas laissés indifférents. "Quand je suis allé voir les joueurs, ce matin, avant l'entraînement, j'étais triste pour eux, pour le club, pour le football, assurait Jean-Louis Gazeau. Ce qui s'est passé à la Commission me paraît très injuste. On a fait couler le sang nîmois ! Le club, la ville de Nîmes sont injustement mis en difficulté dans leur objectif commun qu'est le maintien, objectif qu'on va toutefois atteindre."
Le manager général est alors rentré dans une explication plus technique : "Si on voulait faire mal au Nîmes Olympique, je ne vois comment on aurait pu mieux s'y prendre. Pourquoi avoir attendu un mois pour rendre le délibéré ? Je n'accuse personne, mais pendant ce laps de temps, Reims aura pu jouer en toute impunité contre Lens, Tours et Strasbourg, trois grosses équipes, pendant que nous, on sera privé de la moitié de notre équipe lors du déplacement à Brest, un concurrent direct pour le maintien ..." Il sort alors une photocopie de l'article d'un grand quotidien national sportif, où une photo montre clairement Colloredo frappé par un joueur rémois, non sanctionné hier soir : "Je crois que c'est la première fois dans l'histoire des décisions d'une Commission de Discipline où l'agressé est suspendu deux matches fermes, et celui qui donne les coups n'a rien. Quiconque aura vu la photo aurait pu conclure dans un tout autre sens, non ? Décidément, l'équité de ce championnat aura été mise à mal ..." Et de s'étonner, entre autres, que le joueur de Reims, Vincent Gragnic, suspendu lors de cette rencontre et pourtant parmi les joueurs présents sur la pelouse au moment de l'échauffourée, n'a écopé d'aucune sanction. Et la réserve technique que le capitaine et l'entraîneur nîmois souhaitaient poser, s'opposant au refus du corps arbitral, n'aurait pas non plus été évoquée ...
Autre point troublant, lors de l'audition, lorsque l'arbitre de la rencontre a affirmé avoir validé le but au bout de 93 minutes et 8 secondes, alors que le chronomètre semblait afficher plutôt 93'58''. Un détail qui a son importance quand on sait que trois minutes minimum de temps additionnel avaient été annoncées, et qu'aucun fait de jeu ne laissait présager qu'on s'approcherait des quatre. "Apparemment, il a trouvé du temps additionnel au temps additionnel", préférait sourire Philippe Goursat qui ajoutait également : "Il semblerait qu'aucun des quatre arbitres présents ne se soit aperçu que l'entraîneur rémois avait traversé le terrain pour fêter le but avec ses joueurs. Ont-ils seulement vu le match ?" Luis Fernandez a été sanctionné de deux matches avec sursis d'interdiction de banc de touche et de vestiaire d'arbitres, tout comme l'entraîneur nîmois : "Notre entraîneur a fait le travail d'une organisation de sécurité plutôt défaillantes. On a passé trois heures la peur au ventre. Même jusque sur le parking du stade, où des voitures sont venues nous agresser. Tout cela est étonnant. On n'accuse personne, mais il y a des règles dans le football : le club organisateur est responsable de la police de son terrain. Avec cette amende de 75.000 €, notre part de responsabilité serait-elle donc égale voire supérieure ?"
"On n'est pas allé à Paris pour gagner sur tapis vert, mais si techniquement, on a une chance d'être reçu en appel avant vendredi prochain, on va accélérer les choses, dans tous les cas, on est en train de tout étudier", affirmait Philippe Goursat qui regrette également que "la Commission aurait pu ne pas rendre la sanction exécutoire, ce qui n'a pas été le cas. Elle ne nous a simplement jamais écouté sur le fond". Comme un seul homme, le président Gazeau et le manager général ont souhaité rappeler que "le club est et reste solidaire de ses joueurs et son staff. C'est vrai qu'indirectement, les joueurs sont touchés par cette injustice. Pour résumer, on a vraiment la sensation d'avoir été violés ... Mais c'est sur le terrain qu'il va falloir faire des miracles, avec toutes les difficultés qu'on peut imaginer. On va se servir de cette injustice pour rebondir, et on fait appel au peuple nîmois, gardois. Dans la légalité bien sûr, il nous faut absolument cet appui pour qu'on réussisse dans notre entreprise. On a besoin des encouragements, c'est trop important. "
Source : nimesolympique