[29ème journée] Evian TG - Nîmes Olympique

« Toujours en état d'urgence »

Thierry Froger n'est « pas un magicien ni un menteur ». C'est un entraîneur « réaliste » qui « aime bien appuyer là où ça fait mal ». Avoir pris quatre points en deux matches (nul 1-1 au Mans, victoire 2-0 devant Istres), qui ont permis de sortir de la zone de relégation, il n'en tire aucune conclusion : « C'est une étape seulement. J'ai une mission et jusqu'à preuve du contraire, elle n'est pas encore réussie. »

Pour l'entraîneur gardois, « il faut éteindre tout le feu sinon, s'il repart, ce sera pire. C'est une évidence, on est toujours en état d'urgence ». Et son « inquiétude », après deux semaines d'interruption en raison des qualifications pour l'Euro 2012, c'est que ses joueurs l'aient oublié, qu'ils aient juste en tête les quatre points sur six engrangés sous sa direction...

Prendre conscience de « la force du collectif » pour jouer en équipe

« Il y a encore 30 points sur la table. Il faut penser à ce qu'on doit prendre plutôt qu'à ce qu'on a pris », insiste le technicien croco, qui avouait hier en fin de matinée : « Je n'ai plus de voix, je suis crevé. Les joueurs, il faut les secouer, leur parler de concentration, d'engagement, de précision, c'est fatigant. Moi, je ne devrais être là que pour orienter, diriger, pas pour créer de la motivation ou dire 'Avancez'. Vouloir apprendre et s'améliorer, c'est une démarche, ça demande d'être actif. »

Si Thierry Froger qui « attend d'être surpris par (son) équipe », est constamment sur le dos des Crocos, c'est parce qu'il « ne pense pas que depuis (son) arrivée, le groupe a foncièrement changé, que les joueurs ont compris que Nîmes était en grande difficulté », c'est aussi et surtout parce qu'il a « le sentiment que ces gars-là peuvent faire plus. Ils galvaudent leurs qualités, ils sont très loin de leur maximum ». Ce qui le chagrine vraiment et qu'il répète souvent, « c'est qu'ils n'ont pas pris conscience du potentiel, de la force du collectif au sein duquel se puise la force individuelle. On ne joue pas assez en équipe, il n'y a pas assez de réflexion collective dans notre jeu. »

Malgré la victoire acquise devant Istres, il y a quinze jours, il avait ainsi regretté des manques dans l'animation, constatant « trop d'efforts dans le vide. Il y a la volonté d'aider le partenaire, mais ces efforts doivent être plus structurés. Ce qui m'intéresse, ce n'est pas défendre, mais récupérer le ballon. Une récupération qui ne doit pas brûler toute l'énergie et faire reculer le bloc trop bas parce qu'après, il faut attaquer. Là dessus, on peut s'améliorer. » C'est une question de volonté. « Un bon joueur doit aussi être un compétiteur. »

THIERRY ALBENQUE

Des jeunes pour compenser les absences

« Moi, je dois avoir des gens engagés, point barre ! Je prends les joueurs les plus à même de sauver le club, ceux qui me donnent le plus de garantie au niveau de l'esprit. Ceux qui ne sont pas là, ce n'est pas mon choix, c'est leur choix, ils s'éliminent d'eux-mêmes. » Thierry Froger a été clair à l'heure de confirmer les non-convocations de Niflore, Dieng et Diarrassouba, les trois recrues offensives du mercato, ainsi que de Boli. En l'absence de Poulain, Benyachou, Stosic, Amewou et Gigliotti, et pour « garder un fil conducteur », il a fait appel aux jeunes de la CFA2, Posteraro, Parpeix, Thibault et Martin. Comme au Mans, le premier a de fortes chances d'être titularisé en milieu, aux côtés de Keita et Mostefa, la suspension de Gigliotti - « Une absence dommageable. David a la faculté de faire gagner des matches, de donner un bon tempo. C'est un bon guide aussi pour les jeunes » - pouvant pousser Froger à abandonner temporairement son 4-4-2 pour un 4-5-1 (4-3-3 en phase offensive) avec le seul M'Changama en pointe, Benezet et Haguy occupant les couloirs. « Je n'ai pas tranché », assurait hier matin le coach croco qui doit aussi composer un nouvel axe central derrière (la paire Zarabi-Bocognano tient la route). Face à un prétendant à la montée « sous pression (un succès lors des cinq dernières journées, NDLR), il y a quelque chose à faire. Le temps travaillera pour nous, il faudra donc être présent d'entrée», ce qui n'est pas le point fort des Crocos, plus dans la réaction.

http://www.nimesolympique.fr/mediatheque/photos/saison-20102011/29eme-journee-evian-tg-nimes/

http://www.foot-national.com/flashes-21462.html

Citation :

Football - L2 Nîmes n’a rien pu faire...

EVIAN-THONON 1 NÎMES 0

Annecy, Parc des Sports.

Mi-temps : 0-0.

Temps beau. Terrain moyen.

Spectateurs : 3 864.

Arbitre : M. Cotrel.

But : Sagbo (60e).

Avertissements à Evian-Thonon : Adnane (31e), Tie Bi (39e).

Avertissements à Nîmes : Zarabi (59e), Parpeix (62e). Martin (63e), Mostefa (80e).

EVIAN-THONON : Laquait - Rippert (Lafon, 84e), Angoula, Caçapa, Saad - Tie Bi, Mboup (Farina, 70e) - Adnane (Berigaud, 83e), Pouye, Barbosa (cap.) - Sagbo.

NÎMES : Butelle - Haddou, Mostefa, Zarabi (cap.), Martin - Sidibé (Benezet, 74e), Keita, Posteraro, Davidas (Parpeix, 61e) - M'Changama, Haguy (Thibault, 65e).

Evian-Thonon 1 / 0 Nîmes. Les Gardois ont été dans l’incapacité de proposer quoi que ce soit. Inquiétant.

Avec six amateurs sur la feuille de match, Nîmes a pris l’eau, hier soir à Annecy, face à Evian, concédant sa 14e défaite de la saison. Seule consolation de la soirée : les Crocos restent toujours au-dessus de la ligne de flottaison. Pour le reste...

En conservant finalement son 4-4-2, Thierry Froger avait opté pour la continuité. Dans le système, pas dans la composition de son équipe où il y avait de l’inédit dans toutes les lignes. De l’inédit derrière avec Mostefa associé à Zarabi en charnière centrale ; avec Martin, 19 ans, formé à Saint-Étienne, arrivé en provenance d’Albi en début de saison, lancé dans le grand bain de la L2 au poste de latéral gauche ; de l’inédit dans l’entre-jeu avec Sidibé et Davidas positionnés dans les couloirs ; de l’inédit en attaque avec M’Changama épaulé par Haguy.

Dans la construction, le néant

À la pause, cette équipe-là était toujours dans le coup. Butelle n’avait eu aucun arrêt compliqué à faire mais il avait échappé à la correctionnelle sur trois ou quatre coups (tête de Caçapa pas assez appuyée, tir de Pouye au-dessus, tête trop décroisée de Sagbo), le pire ayant été évité quand seul face à lui, Sagbo, idéalement servi par Barbosa, avait raté le cadre (36e).

« Il y a quelque chose à faire, le temps travaillera pour nous », avait pronostiqué le coach croco. À l’arraché, Nîmes avait tenu une période, c’était déjà ça de pris. Les raisons d’y croire restaient minces, toutefois. Même si le bloc croco était bien moins bas qu’au Mans, dans la construction, c’était le néant. Il n’y avait personne pour tenir un ballon qui n’avait de cesse de revenir dans la moitié de terrain gardoise puisqu’on s’en débarrassait plus qu’on ne cherchait à le faire vivre. Et comme le corner (quatre concédés) et les quelques coups francs obtenus n’étaient pas spécialement bien tirés par Haddou, le bilan offensif était vite fait.

À la reprise, Nîmes défendait plus haut, de façon significative. Et cherchait désormais à faire quelque chose du ballon. Peine perdue, rien n’arrivait dans la surface de Laquait. En face, en revanche... La frappe du gauche de Pouye expédiée sur le poteau de Butelle (47e) n’avait pas été un avertissement suffisant. Et le coup franc de Barbosa faisait mouche : à sa retombée, deux frappes étaient contrées, pas la troisième, à bout portant de Sagbo, légèrement décalée côté droit (1-0, 60e). Logique. Désespérément logique.

Les rentrées de Thibault (baptême du feu pour lui aussi en L2) puis de Benezet n’apportaient pas grand changement au marasme ambiant, à l’incapacité des Nîmois à développer la moindre action. À Evian-Thonon, Pouye ratait l’immanquable (76e) mais le retour en tête de la L2 était acté. Chez les Crocos, on est loin, très loin de tout ça.

D’Annecy, THIERRY ALBENQUE