Nicollin : «Le patron, c'est moi !»Tutoiement de rigueur, langage direct et la passion à fleur de peau.
En pleine forme, Loulou Nicollin, le président du promu montpelliérain
a promis d'être sage pour son retour en Ligue 1. Chiche !
« Louis Nicollin, le recrutement de Montpellier avance plutôt bien : Dernis, Jeunechamp et Pitau ont déjà signé chez vous...Ouais,
mais le recrutement, il faut voir ça avec Laurent, mon fils, et Michel
Mézy. Ils choisissent et si ça me plaît, je paye. De toute manière, on
ne fera pas de folies. Je n'ai pas les moyens. J'ai distribué 2,5
millions d'euros de primes de montée, on va faire un petit effort cette
saison, mais pour le recrutement, je ne sortirai pas un rond. A
Montpellier, c'est toujours les mêmes qui casquent : les collectivités
et Nicollin. Et moi, ça m'emmerde un peu. Donc, on a pris trois joueurs
expérimentés, en fin de contrat, avec une bonne mentalité.
On a parlé de Danijel Ljuboja, d'Olivier Monterrubio comme possibles recrues. Où en sont ces dossiers ?Nulle
part ! Ce sont des noms qui ont été balancés comme ça, alors qu'ils ne
nous intéressent pas. On recherche encore un stoppeur, peut-être un
attaquant, et c'est tout. N'oublie pas que nos jeunes viennent de
remporter la Coupe Gambardella.
Oui, mais pour la Ligue 1, ils sont peut-être encore un peu tendres...Sans
doute, mais René Girard va les utiliser à dose homéopathique. C'est
aussi pour ça qu'on a pris des mecs avec de l'expérience.
Il paraît que Costa et Montano sont très demandés. Avez-vous reçu des propositions ?Rien
du tout ! Eux, ils restent ici. Ils sont sous contrat. Costa, je suis
allé le chercher moi-même à Sète. J'ai entendu dire que des clubs
étaient prêts à mettre 1 million d'euros pour Montano ! Ils se touchent
ou quoi ? Moi, je ne me touche pas. Les seuls à partir, ce sont les
joueurs en fin de contrat et ceux qui étaient prêtés.
Vous ne pensez pas que l'histoire aurait pu se terminer autrement avec Rolland Courbis ?Courbis, il m'a évité le National il y a deux ans, il m'a fait monter
en Ligue 1 en mai, je l'en remercie, mais c'est fini. Puisqu'il m'avait
fait comprendre qu'il ne voulait plus entraîner la saison dernière,
moi, j'ai pris mes dispositions. J'avais donc pris ma décision depuis
trois ou quatre mois, en choisissant Girard. Lui, c'est vraiment mon
idée. En plus, Courbis était en fin de contrat.
Un contrat, cela se renouvelle... Continuer à travailler avec Courbis était donc inconcevable ?Complètement.
Il me dit qu'il veut arrêter, je n'allais pas me mettre à genoux devant
lui pour le supplier de rester ! J'en conserverai de bons souvenirs,
mais on passe à autre chose. Ecoute, on donne beaucoup d'importance aux
entraîneurs, mais le patron, c'est celui qui paye. Et le patron, à
Montpellier, c'est moi ! Même si mon fils Laurent gère pas mal de
choses. D'ailleurs, je ne vais plus sur le banc de touche. Je suis en
tribune, tranquille, et les gens sont sympas avec moi.
Vous dites que
vous ne ferez pas de folies. Mais ce discours, vous l'avez déjà tenu.
Et il vous est arrivé d'être emporté par votre passion...Ouais,
mais là, je peux te garantir qu'on sera raisonnable. D'accord, cela
m'arrive parfois de mettre mes propres sous. On a monté un budget en
tablant sur la dix-septième place. On aura 28-29 millions d'euros...
Les salaires seront raisonnables. Il faut aussi fidéliser le public de
la Mosson. Ici, on dit que beaucoup sont allés vers le rugby et le
hand. Le rugby, c'est un peu vrai. Le hand, je ne sais pas. De toute
manière, ici, c'est le foot le numéro 1...»
Recueillis par Alexis BILLEBAULT