RAPPEL : Le 27 février 2009, une dizaine de "gros bras" ont
semé la confusion dans la tribune Est des Costières lors du match
Nîmes-Angers
C'était en 2009.
Nîmes Olympique bataillait sur le terrain pour ne pas redescendre en
National. Les supporters, dont les Gladiators, réclamaient la démission
de la direction du club. Un classique dans le monde du football.
Certes, l'ambiance était loin d'être sereine entre ces supporters
ultras et la direction du club, mais de là à en arriver là ! Mis en
cause dans cette affaire de "gros bras", Alain Gazeau, directeur
général du club, a comparu, hier, devant le tribunal correctionnel de
Nîmes, aux côtés de Jérôme Arpinon, le préparateur physique de l'équipe
de football. Les deux hommes étaient poursuivis pour "complicité" pour
des menaces visant des supporters le 27 février. Le premier, fils du
président du club, aurait eu « un rôle primordial dans cette affaire » selon
Arnaud Massip, le
vice-procureur. Le second, Jérôme Arpinon, aurait facilité l'entrée
dans la tribune Est des "gros bras". Enfin Jean-Philippe Rauzier,
dirigeant du club de Bernis, l'un de ces costauds présents dans la
tribune Est, et son ami Bruno Delattre, connu pour son lourd passé
judiciaire, ont dû s'expliquer sur leur rôle ce jour-là et sur des
menaces visant deux Gladiators les jours précédents. Ils auraient mis
en garde ces supporters, assurant qu'ils les « feraient taire » s'ils continuaient à réclamer la démission de la direction. « Tu n'aimerais pas qu'on t'embête avec ta fille en ville », aurait ainsi susurré Bruno Delattre à l'oreille d'un des Gladiators. « Ce sont des méthodes mafieuses, a déclaré le procureur adjoint Arnaud Massip. Je trouve cela choquant qu'on puisse en arriver là pour un tel différend. » « Mais cette enquête a été menée sans discernement », proteste M e Martin, l'avocat d'Alain Gazeau et de Jérôme Arpinon. « Et il y a des choses troubles dans cette procédure »,
reprend M e Agu-Roux, l'avocat de Bruno Delattre et Jean-Philippe
Rauzier. Selon les deux avocats, Bruno Delattre et Jean-Philippe
Rauzier auraient voulu régler un différend entre le club de Bernis et
les Gladiators. Rien à voir avec Nîmes Olympique. Sans en venir aux
violences ni aux menaces. Et les « prétendues victimes auraient fait monter la sauce pour mieux tirer sur le club »
, assure M e Agu-Roux. 10 à 12 mois de prison avec sursis ont été
requis contre Alain Gazeau ainsi qu'une interdiction d'activité
professionnelle dans le club pendant 18 mois ; 4 mois avec sursis
contre Jérôme Arpinon. Enfin, 10 à 12 mois ferme ont été requis contre
Jean-Philippe Rauzier et Bruno Delattre. La décision du tribunal a été
mise en délibéré au 25 février.
Cathy ROCHER